Acheter une résidence secondaire est synonyme de plaisir, vacances, moments de détente en famille. Mais au-delà de ce beau tableau, il ne faut pas oublier tous les autres aspects de cet investissement notamment au niveau des charges et de la fiscalité. Quelques conseils de Me Auboussu-Bignon, notaire à Perros Guirec.

Comment se porte le marché des résidences secondaires dans votre département ?

Après une période d’effondrement du marché des résidences secondaires, une amélioration se fait sentir, tant en volume qu’en montant des transactions. Les taux d’intérêt bas et le retour à des prix raisonnables expliquent en grande partie cette amélioration. Le marché haut de gamme est moins porteur qu’il y a quelques années, et échappe principalement à la négociation notariale, mais il y a toujours de la demande. L’on sent un net recul des demandes des clients étrangers, notamment anglais, mais les acquéreurs de résidences secondaires proviennent désormais de régions de France plus variées et plus lointaines (Sud Est et Ouest de la France, Haute Savoie…).

Quelle est la fourchette de prix pour une petite maison ou un appartement en résidence secondaire ?

Les prix moyens pour une petite maison ou un appartement sur la côte sont de l’ordre de 120 000 à 170 000 euros. C’est la part la plus importante des transactions actuelles de résidences secondaires. Dans les terres, il est possible de trouver des petites maisons pour un budget plus minime de l’ordre de 50 000 euros.

Lors de l’achat d’une résidence secondaire, à quelles charges doit-on penser ?

 » La France est le pays qui compte le plus de résidences secondaires dans le monde. « 

Les acquéreurs de résidence secondaire doivent intégrer dans leur projet les coûts fixes générés tels les impôts fonciers, taxe d’habitation, taxe d’ordure ménagère mais aussi les entretiens des jardins, des constructions, charges qui peuvent être, sur le long terme, une cause de revente. Il convient d’être sûr d’utiliser régulièrement le bien, ou à défaut de prévoir de déléguer l’entretien à quelqu’un sur place – entreprise spécialisée ou famille.

Quelles sont les incidences au niveau fiscal ?

En cas de revente d’une résidence secondaire à un prix plus élevé que le prix d’acquisition, la plus-value réalisée sera taxable et, depuis la Loi de Finances 2012, les règles fiscales ont été durcies : les cessions de résidences secondaires ne sont totalement exonérées d’impôt sur les plus-values immobilières et CSG/CRDS qu’au bout de trente ans de détention par le propriétaire, ce qui est très, très long…
En outre, la taxe d’habitation due sur les résidences secondaires est souvent majorée par rapport à celle afférente à la résidence principale : les abattements spécifiques, notamment pour charges de famille, ne s’appliquent pas. Le pourcentage des frais de gestion revenant à l’État est plus élevé et parfois, certaines communes appliquent des majorations.

Conseils

Eu égard aux charges incompressibles engendrées par la possession d’une résidence secondaire, l’achat doit être mûrement réfléchi en amont.
Il convient en outre que les acquéreurs de résidence secondaire se renseignent sur la tendance des prix dans la région d’achat pour éviter, lors de revente, un risque de moins-value.

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